Aujourd'hui, la vie reprend.
Il faut que je me remette à écrire de la poésie, de la musique. Un jour viendra où on attendra que j'écrive à nouveau des paroles et alors il me faudra de l'inspiration. Qu'arrivera-t-il si je n'ai rien à écrire?
J'ai toujours été habituée à écrire, depuis que j'ai treize ou quatorze ans. Cela dit, j'ai toujours écrit lorsque j'étais malheureuse ou torturée. Il faut avouer que j'ai été pas mal de tout cela jusqu'à ce que je rencontre J.
Alors, j'écrivais des pages et des pages tous les jours, les mots coulaient comme de l'eau, comme du sable entre mes doigts. Tout ça sur le papier.
Je n'avais pas besoin de réfléchir à ce que j'écrivais. A cette époque, cela ressemblait un peu à de l'écriture spontanée. D'ailleurs, je crois que c'est toujours un peu ce que je fais. Je ne réfléchis pas vraiment à ce que je vais écrire, peut-être un quart de seconde avant de l'écrire tout au plus. J'aime bien ce style jeté sur le papier, sur le clavier. Je le trouve authentique et d'ailleurs, je capte alors plus directement le fil de mes pensées. Je me rends compte que parfois certaines des choses que j'écris doivent être un peu étranges, décousues ou capillotractées. Mais lire mes mots, c'est un peu comme être branché sur la radio de mon esprit.
Aujourd'hui, j'ai découvert avec stupeur que mon blog a été consulté 40 fois le 2 Mars. Hier. Je me demande qui peut le lire parce qu'en vérité sur tous ces yeux, je n'en connais que quelques paires. 3 ou 4 tout au plus. Il en manque un certain nombre pour le coup. Parfois, je me demande ce que pensent les gens de ce que j'écris. Je m'interroge, est-ce des personnes que je connais, qui sont importantes pour moi, sur qui j'ai déjà écrit? Ou alors sont-ce des inconnus tombés par hasard sur mes tribulations en tapant "tribulations" sur Google? Je crois que j'aurais peur d'écrire si ouvertement si je savais. Alors peu importe.
Dans le secret de mon cœur, j'espère presque que certaines personnes le lisent et qu'ils en pensent du bien.
Je suis plutôt fière de moi aujourd'hui. M. Staps a écrit ce soir en demandant quand j'allais l'inviter. Il a beau être très beau garçon. Je ne veux pas de ça. Je lui ai dit qu'il attendait quelque chose qui n'arriverait pas. Alors, il a demandé si je m'étais enfin décidé à ne plus le revoir. Ce à quoi j'ai répondu avec une demi-vérité (pour ne pas dire un demi-mensonge): qu'il fallait que je me concentre sur les choses importantes, comme le concours.
C'est tout à fait vrai mais ce n'est pas que cela. Déjà, je n'avais aucune envie de le revoir, ce qui est en soi une raison plus que suffisante. Et puis, je me suis lancée dans un défi d'envergure: m'abstenir pendant 6 mois. Cela a fait rire beaucoup C. et cela fait beaucoup rire W. Qu'ils rient. Je vais véritablement le faire. Rien que pour prouver à toutes les personnes que j'ai rencontré depuis ma séparation que cette image qu'ils ont de moi n'est pas qui je suis. Je vais le faire également parce que je me le dois à moi-même et parce que d'une certaine façon, j'ai envie de voir comment T. va réagir au fait qu'il peut avoir confiance en moi, pas seulement comme amie, mais aussi comme une femme [c'est un petit aveu que cela. Je n'assume pas.]
Non. Je me le dois.
Je suis déjà passée par cette phase d'insécurité, d'instabilité, de creux émotionnel que j'essayais de combler comme je le pouvais en me nourrissant d'illusions. Oui, je suis passée par là et c'est une situation qui ne m'a guère convenue à l'époque. Elle m'a vidé de mon énergie, de ma joie de vivre, de mon estime de moi, de tant de choses essentielles pour être quelqu'un d'entier. Je ne suis plus cette adolescente en constante recherche d'elle-même. Je sais qui je suis, mieux, j'aime plutôt la personne que je suis. Je me respecte et je parviens à me regarder dans un miroir, à me dire que je suis cohérente, le dedans avec le dehors. Il ne :me reste plus qu'à me débarrasser de l'importance que je donne au regard de l'autre, à son avis, à son approbation. J'ai voulu si longtemps entrer dans le moule et convenir à toutes les personnes que je croisais que cela est devenu un automatisme qui a la vie dure. Je dois m'en défaire. Les autres me renvoient seulement ce qu'ils voient de moi, comme un miroir le ferait. Enfin, un miroir déformant mais tout de même. Si l'image qu'ils me renvoient ne me plait pas, c'est que je donne pas la bonne image de moi et qu'il me faut en changer, changement de comportement.
Il suffit d'assumer que je suis responsable de toutes les images qu'on me renvoie, plus ou moins. Il faut naturellement prendre en compte que la psyché de mes interlocuteurs a son propre fonctionnement et qu'il y a une forme d'interprétation du moi vu. Cependant, si j'ai face à moi des personnes plus ou moins stables sur le plan psychologique alors elles ne vont pas m'inventer une image sortie d'un mauvais film à l'eau de rose ou d'un mauvais film de boules.
Bref ! Je m'égare un peu ce soir.
Cette journée n'était pas une très bonne journée. Je ne me suis sentie que l'ombre que moi-même. Je sais parfaitement pourquoi et cela ne me plait pas du tout. Ce n'est pas que ça n'allait pas bien, juste que j'ai fait acte de présence plus qu'autre chose.
J'en suis à une semaine. Plus que 5 mois et trois semaines. Jusqu'au 25 Août.
C'est une drôle d'aventure. On verra. J'aime bien les Herausforderungen.
Je croise les doigts pour qu'il s'agisse d'un mariage. J'ai envie d'être un +1.
Je n'aime qu'à moitié qu'il m'appelle P. Bien que nous soyons très complices, ce n'est pas forcément un compliment.
J'ai l'impression d'avoir fait beaucoup trop de confessions ce soir.
Ce n'est pas vraiment magnifaique ça, ma chérie.