mercredi 3 juin 2015

What is it that makes you so happy?

Je m'interroge. Je me souviens d'avoir eu une histoire étant plus jeune avec D. Je l'appelle un "unfinished business" parce que nous n'avions jamais réussi à nous trouver en phase sur le plan sexuel. Il était prêt quand je ne l'étais pas encore et ne l'était plus quand moi je l'étais finalement. 
J'ai toujours vécu et ressenti ces événements comme l'un des échecs de ma sexualité et cela a laissé en moi la conviction que certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre sur le plan sexuel. 
Cela dit.. personne n'a jamais dit que c'était la vérité. Ce qui est vrai, c'est toute cette histoire d'hormones qui fait qu'on est ou pas attiré par certaines personnes en fonction de sa propre concentration hormonale. Toutes les histoires d'accouplement n'étant que, si l'on s'en tient au scientifique, la recherche de la personne la plus apte à nous donner une progéniture saine et forte. On est bien loin du romantisme, des bougies, de l'amour et tout le reste. 
le fait est que nous sommes des fruits de la culture au moins autant, si ce n'est plus, que des fruits de la nature. Notre culture a fait que la sexualité a pris une dimension de plaisir et non plus seulement un acte à visée reproductrice. A partir de là, qu'est-ce qui joue dans le choix d'un partenaire? 
Son apparence? son physique? ses traits moraux? Peut-on ressentir du désir pour toute personne que l'on croise ou non? 
Et alors comment savoir si les rapports intimes vont bien se passer ou non? 

Avec le recul, je me dis que l'entente sexuelle est à mettre en lien avec deux choses:
- notre passé sexuel
- notre conception de la sexualité

Dans un premier temps, les expériences sexuelles que nous avons eu ont forgé nos réactions, nos comportements et nos attentes sur le plan sexuel au point que si l'on a pas eu l'occasion d'expérimenter différentes façons de "faire l'amour", on pourrait être amené à croire qu'il n'existe qu'une façon. Je ne parle pas là de pratiques sexuelles, de positions ou autres, seulement mais bien de comportements basiques durant le sexe. Ça me rappelle l'anecdote du "bateau ivre" qu'une amie m'avait raconté un jour. Elle expliquait qu'elle avait couché avec un homme et que c'était pour elle la 4eme dimension parce qu'il se balançait légèrement de gauche à droite durant l'acte et qu'elle n'avait jamais vu quelque chose comme cela. Cela l'avait beaucoup perturbé à l'époque. C'est un peu la question de savoir si l'on peut se satisfaire d'un "lapin" si l'on a été habitué à "une tortue", à une étreinte toute en douceur et délicatesse, si l'on a été habitué à des rapports forts et brutaux... Bref, notre passé sexuel conditionne nos attentes sur le plan sexuel.

Dans un second temps, notre conception de la sexualité joue, d'après moi, un rôle important dans la façon dont nous allons nous comporter durant l'acte sexuel. Naturellement que notre tempérament et notre personnalité va jouer influer là-dessus également, sans doute... quoique.. On pourrait avoir de sacrés surprises parfois je pense. Bref, digression. Ce que j'entends par conception de la sexualité c'est ce qu'il sous-tend pour nous, ce qu'on y voit. Est-ce un acte sérieux, un jeu perpétuel, un rapport de force, une recherche de communion, un acte d'amour pur et simple, un besoin naturel et animal ? 
Toutes ces conceptions influent directement sur notre façon d'être durant nos rapports intimes. Attention, on pourra me dire que je confonds avec les envies du moment. Oui, parfois, on recherche différents types de sexe: parfois c'est de l'échange, parfois c'est plus animal... Mais ce n'est pas encore le bon niveau d'appréhension de la problématique abordée. On n'est pas dans les envies passagères mais vraiment dans une composante ontologique de la sexualité. Ce qui est le sexe pour moi définit ce que je fais sexuellement. Théorie à creuser. Il faudrait faire un sondage entre conceptions et pratiques pour vérifier cela. 

Bref, je pense que les conceptions peuvent cohabiter, qu'elles finissent par se mêler l'une à l'autre si tant est qu'on laisse la porte ouverte aux conceptions de l'autre. Cela dit, je ne pourrais pas me prononcer sur la viabilité d'une telle cohabitation. 

Si je foire mon oral de demain, je pourrais toujours envisager de me reconvertir en penseuse de la sexualité ou ouvrir ma pratique en tant que sexologue. ^^

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